Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/236

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PASIAS, à son témoin.

Faut-il qu’un homme sacrifie jamais quelque chose de son avoir ? Non, assurément. Mais il eût mieux valu tout de suite être sans vergogne plutôt que se faire des affaires, comme moi, qui, aujourd’hui, afin d’avoir mon argent, te traîne ici pour témoigner, et qui, de plus, vais devenir l’ennemi d’un citoyen. Cependant, jamais, tant que je vivrai, je ne ferai rougir de moi ma patrie. J’appellerai donc Strepsiadès en justice…

STREPSIADÈS.

Qui est-ce ?

PASIAS.

…Pour le jour de la vieille et de la nouvelle lune.

STREPSIADÈS.

Je vous prends à témoin qu’il a indiqué deux jours. Et pourquoi ?

PASIAS.

Pour douze mines que tu as reçues, afin d’acheter un cheval pommelé.

STREPSIADÈS.

Un cheval ? L’entendez-vous, moi qui, vous le savez tous, ai horreur de l’équitation.

PASIAS.

Et j’en atteste Zeus, tu juras par tous les dieux que tu me les rendrais.