Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/379

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HERMÈS.

De quel mal ?

TRYGÆOS.

De quel mal ? D’une syncope. Il n’a pu supporter le chagrin de voir briser un tonneau rempli de vin. Combien d’autres malheurs, penses-tu, ont encore affligé la ville ? Aussi jamais, ô Déesse ! nous ne nous séparerons de toi.

HERMÈS.

Eh bien ! maintenant, dans ces conditions, prends pour femme Opôra que voici. Va vivre aux champs avec elle, et faites ensemble du raisin.

TRYGÆOS.

Douce amie, viens ici et donne-moi un baiser. Crois-tu, seigneur Hermès, qu’il m’arrive malheur si, après une longue privation, je prends mes ébats avec Opôra ?

HERMÈS.

Non, à la condition que tu boives par-dessus une infusion de menthe. Mais hâte-toi de conduire Théoria, que voici, au Conseil, dont elle était jadis.

TRYGÆOS.

Bienheureux Conseil de ravoir Théoria ! Que de sauce tu vas avaler pendant trois jours ! Combien tu vas manger de tripes cuites et de viandes ! À toi, cher Hermès, un bon adieu !

HERMÈS.

Et toi aussi, brave homme, pars joyeux et souviens-toi de moi.