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90 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

PISTHÉTÉRUS.

Tout le monde s'élève avec des paroles comme avec des ailes.

LE SYCOPHANTE.

Tout le monde ?

PISXnÉTÉRUS.

N'entends-tu pas continuellement dos pères, chez les barbiers, dire à quelque jeune homme : « Je pense que Ditréphès par ses discours a donné des ailes k mon fils, pour voler au manège. » Un autre se plaint de ce que le sien est tellement enchanté de la comédie que, lorsqu'il y va, il semble voler de joie.

LE SYCOPHANTE.

Et à cause de cela tu prétends que l'es discours sont des ailes?

PISTHÉTÉRUS.

Oui, je le prétends. Et, en effet, les discours ne prêtent- ils pas des ailes à l'esprit, et l'homme ne s'élève-t-il pas avec ce secours ? Aussi est-ce par de sages discours que je veux t' élever l'esprit comme sur des ailes et t'engager à prendre une profession plus honorable.

LE SYCOPHANTlï,

Je ne puis m'y résoudre.

PISTHÉTÉRUS

Ile I que feras-tu donc ?

LE SYCOPHANTE,

Je ne veux point dégénérer. Le métier de sycophante est depuis longtemps héréditaire dans notre famille. Donne-moi, te dis-je, des ailes, mais des ailes promptes et légères, des ailes d'épervier ou de crécerelle, afin que

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