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LES OISEAUX. i03

une étrangère. Hé, comment voudrais-tu que Minerve* fût considérée comme l'héritière de Jupiter, ol!e qui n'est qu'une fille, si elle avait des frères légitimes ?

HERCULE.

Mais si mon père en mourant me faisait don de ses biens, comme chose que la loi permettrait en faveur des bâtards?

PISTHÉTÉRUS.

La loi ne le lui permet pas. Neptune, qui te donne des espérances présentement, sera le premier à te disputer la succession, comme étant frère du mort. Te dirai-je les pa- roles même de Selon ? a Où il y a enfants légitimes, les bâtards, dit-il, n'ont lieu; et où il n'y aura enfants légi- times, les plus proches du côté et ligne auront lieu. »

HERCULE.

Je n'aurai donc aucune part h la succession de mon père?

PISTHÉTÉRUS.

Non, certes. Dis-moi, je te prie, ton père t'a-t-il fait ins- crire sur le registre de quelque tribu ' ?

HERCULE.

Non, vraiment, et je m'en étonnais depuis longtemps.

PISTHÉTÉRUS.

Pourquoi regardes-tu en haut la bouche ouverte, la co-

  • Apollon, Mercure et tous les autres enfants de Jupiter étaient

des enfants naturels, excepté Vulcain, que Jupiter avait en quelque façon désavoué. Mars était fils de Junon seule. Ainsi Minerve pou- vait être regardée comme la seule fille légitime et l'unique héritière de Jupiter.

  • Une loi enjoignait aux Athéniens de porter leurs enfants aux

chefs des curies, pour faire inscrire les noms de ces enfants sur le catalogue des noms des citoyens : cette cérémonie avait lieu le troisième jour des apaturies. Mais les bâtards n'étaient point pré- sentés aux chefs des curies, ni mis au nombre des citoyens.

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