Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/169

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et patientez encore un peu. Un oracle nous a déclaré que nous aurions l’avantage, s’il ne s’élevait aucune division entre nous, et voici l’oracle.

CHŒUR DE FEMMES.

Voyons ce qu’il dit.

LYSISTRATA.

Silence donc. « Quand les timides hirondelles se rassembleront en un même lieu pour fuir les huppes et renonceront au culte du phallus, alors on verra la fin des maux, et Jupiter foudroyant donnera le dessus à ce qui avait le dessous. »

CHŒUR DE FEMMES.

Nous aurons le dessus ?

LYSISTRATA.

« Si les hirondelles se divisent et se retirent du temple sacré, aucun oiseau ne passera pour être plus incontinent. »

CHŒUR DE FEMMES.

Cet oracle est en vérité fort clair ; ô dieux ! ne nous laissons donc plus décourager, mais rentrons. Ô chères amies, il serait honteux pour nous de ne pas satisfaire à l’oracle.


CHŒUR DE FEMMES, CHŒUR DE VIEILLARDS.


CHŒUR DE VIEILLARDS.

Je veux vous conter une fable, dont autrefois on entretenait mon enfance. La voici. Il y avait un jeune homme appelé Mélanion ; pour éviter de se marier, il s’enfonça dans des déserts et vivait sur les montagnes. Il allait à la chasse des lièvres, faisait des filets et avait un chien avec