Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pied et je me fatigue, tandis que je donne une monture à ce drôle-là, pour qu'il ne sente aucune espèce de mal et qu'il ne porte pas ce fardeau !

Xanthias.

Est-ce que je ne le porte pas ?

Bacchus.

Comment le portes-tu, puisque tu es porté ?

Xanthias.

Oui, mais avec un fardeau sur moi.

Bacchus.

Comment ?

Xanthias.

Et fort pesant.

Bacchus.

Mais, est-ce que ton âne ne porte pas tout ce que tu portes toi-même ?

Xanthias.

Non, certes, il ne porte pas ce que j'ai sur moi, ce que je porte. Non, parbleu.

Bacchus.

Comment se fait-il que tu portes, toi qui es porté par un autre ?

Xanthias.

Je ne sais, mais l'épaule ne m'en fait pas moins mal.

Bacchus.

Puisque tu n'es point soulagé par ta monture, prends-la donc et porte-la.

Xanthias.

Ah dieux ! Que ne me suis-je trouvé au dernier combat naval[1] ! Je te ferais verser d'abondantes larmes.

  1. Allusion à la bataille des Arginuses qui avait été gagnée par les