Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/308

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vanté par les grands mots qu’il nous a lâchés et par ses menaces.

Xanthias.

Par Jupiter, je n’en ai tenu compte.

Bacchus.

Allons ! puisque tu es si brave et si vaillant, joue mon rôle : prends cette massue et cette peau de lion, qui conviendront au courage que tu montres ; pour moi, je porterai le ballot en ta place.

Xanthias.

Je te le donne volontiers, il faut bien obéir. Regarde Xanthias l’herculéen. Ai-je l’air d’un homme fait pour être intimidé et pour te ressembler.


Bacchus.

Non, certes, tu ne me ressembleras pas, mais tu ressembleras à ce vaurien de Mélite[1]. Eh bien donc, je prendrai ce ballot.


BACCHUS habillé en esclave & XANTHIAS sous l’habillement d’hercule. UNE SERVANTE.
Une servante.

Ô très cher Hercule, est-ce bien toi qui es arrivé parmi nous ? Entre ici. Aussitôt que la déesse t’a su dans ces lieux, elle a pétri des pains ; elle a fait cuire des légumes hachés dans des marmites, et dans deux ou trois de la bouillie ; elle a fait rôtir un bœuf entier, griller des galettes et des gâteaux. Entre donc.

Xanthias.

Charmante invitation, qui me fait trop d’honneur !


  1. Bourg de l’Attique.