LES GRENOUILLES. 3il
EURIPIDE.
Attends, laisse-moi réciter le vers tout entier. « Énée ayant un jour dans les champs fait une abondante récolte, offrant les prémices aux dieux »
ESCHYLE.
A perdu sa peine*
BACCHUS.
Au milieu d'un sacrifice ? Comment cela peut-il être ?
EURIPIDE,
Laisse-le, mon ami ; qu'il l'applique h celui-ci : Jupiter, comme on le sait de la bouche de la vérité,,,
BACCHUS.
Il te confondra ; il dira encore : a perdu sa peine. Ce refrain tient comme une teigne k tes prologues; mais, au nom des dieux, passe à ses chœurs,
EURIPIDE.
Oh, je peux démontrer que c'est un triste compositeur de chœurs et qu'il s'y répète souvent.
LE CHOEUR.
A quoi tout cela aboutira-t-il donc ? Je suis vraiment tourmenté de savoir ce qu'on peut trouver à redire dans un poète qui a fait beaucoup plus de vers et de bien meil- leurs que tous ceux qu'on nous fait aujourd'hui. Je ne sais ce que celui-ci va reprocher à ce roi des fêtes de Bacchus, et je tremble pour lui.
EURIPIDE.
Oui, de merveilleux vers ! C'est ce qu'on va voir. J^ vais réunir tous ses chœurs en un seul.
BACCHUS.
Et moi, je les compterai avec ces petites pierres.
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