Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/379

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d'un ivrogne. Et les libations qu'ils font à Jupiter ? Auraient-ils tant d'ardeur pour ce genre de culte envers les dieux, si le vin n'y était pour quelque chose ! De plus, ils se disent des injures comme de vrais ivrognes, et souvent les gardes les emportent du conseil quand ils n'en peuvent plus et qu'ils s'y tiennent indécemment.

Praxagora

Va, va, et assieds-toi. Tu n'es bonne à rien.

Huitième femme

Hé, morbleu, ne m'aurait-il pas mieux valu me passer de barbe ; je vais mourir de soif.

Praxagora

Quelque autre parmi vous veut-elle parler ?

Neuvième femme

Moi.

Praxagora

Eh bien, couronne-toi, car c'est par là qu'il faut commencer, et tâche, en t'appuyant décemment sur ton bâton, de nous faire entendre un discours vraiment viril.

Neuvième femme

J'aurais, en vérité, souhaité que quelqu'un de ceux qui ont l'habitude de parler comme il faut m'eût donné lieu d'être auditeur tranquille, mais je ne souffrirai jamais, tant que je pourrai faire valoir mon opinion, qu'aucun cabaretier fasse des provisions d'eau dans son auberge. Non, par Cérès et Proserpine, il ne me plaît pas…

Praxagora

Par Cérès et Proserpine ! Ah, malheureuse, où as-tu l'esprit ?