Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/382

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s'enfuit et ne parut plus. Le pauvre trouve bon qu'on mette des vaisseaux en mer, mais cela ne plaît guère aux riches et aux laboureurs. Ô pauvre peuple, tu te fâches contre les Corinthiens. Hélas, ils nous sont utiles ; sois- leur aussi utile. Les Argiens sont des ignorants, mais, parmi eux, Hiéronyme est un chef habile ! Une lueur d'espoir brillait pour la république, mais Thrasybule a soin de l'écarter, en se mêlant de cette affaire sans qu'on l'y appelle[1].

Première femme

Oh, quel homme pour la sagesse !

Praxagora

Voilà un éloge convenable.

— Pauvre peuple, tu es la cause de tous ces maux, toi, qui emploies le trésor public à te faire payer tes suffrages, et qui regardes avec soin ce que chacun gagnera aux assemblées, sans considérer que le bien public va aussi mal que le boiteux Ésimus. Toutefois, si vous voulez me croire, vous sauverez encore l'État. Il faut que vous mettiez le gouvernement entre les mains des femmes. Nous nous servons d'elles pour l'administration et la dépense de la maison.

Deuxième femme

À merveille, à merveille, par Jupiter, courage, continue, continue, ô aimable homme.

Praxagora

Je vais vous faire voir que les femmes sont plus sensées que nous. Premièrement elles lavent toutes la laine dans l'eau chaude, à la manière antique, et l'on ne peut

  1. On suppose qu'il y a ici une lacune. Tout ce passage est obscur.