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392 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

nais les moyens d'être utile aux femmes, tes amies. C'est pour le bien commun qu'il faut exercer cet art de parler, capable de faire briller un peuple civilisé par toutes les prospérités infinies qu'on peut goûter dans la vie, et de prouver ce que vaut l'occasion. Car notre république a besoin de quelque système sagement combiné. Exécute donc aujourd'hui ce qui n'a jamais été fait, ni connu au- paravant. Aussi bien, nos citoyens se lassent de revoir plusieurs fois la même chose. Mais ne tarde pas davan- tage; développe au contraire tes idées. Les spectateurs n'aiment rien tant que d'arriver promptement au fait.

PRAXAGORA.

Je me flatte de proposer des plans avantageux aux spectateurs, pourvu que leur prévention en faveur de leur ancienne constitution ne les empêche pas de goûter des idées neuves. Et c'est ce que je redoute le plus.

BLÉPYRUS.

Aie toute confiance dans leur goût pour les nouveautés. Car nous n'avons rien tant à cœur que de courir après et de rejeter les vieilles coutumes.

PRAXAGORA.

Qu'aucun de vous ne me contredise, ni ne me ques tienne avant d'avoir saisi mon nouveau plan et d'en avoir entendu l'exposition. Je pose d'abord pour principe qu'il faut que toutes choses soient en commun, que tout le monde ait part à tout et vive de la même manière, en sorte que l'un ne soit pas riche et l'autre misérable ; que celui-ci n'ait pas des possessions immenses et celui-là à peine de quoi l'enterrer. Qu'on ne voie pas dans une | maison une suite monstrueuse d'esclaves, et ailleurs pas j

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