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CHRÉMYLE.

Irais-tu chez les gens de bien ?

PLUTUS.

Sans doute, car il y a longtemps que je n’en ai vu.

CHRÉMYLE.

Cela n’est pas étonnant, puisque, avec de bons yeux, je n’en vois pas un.

PLUTUS.

Lâchez-moi donc maintenant, car vous savez tout ce qui me regarde.

CHRÉMYLE.

Oh, par Jupiter, nous te retiendrons bien plus fortement.

PLUTUS.

Ne vous ai-je pas dit que vous me tourmenteriez ?

CHRÉMYLE.

Mais, je t’en conjure, laisse-toi persuader et ne me quitte point. Tu auras beau chercher, tu ne trouveras pas un si honnête homme que moi. Non, par Jupiter, il n’y en a pas un assurément, et je suis l’unique.

PLUTUS.

Ils disent tous cela ; mais quand une fois ils me possèdent et qu’ils sont riches, ils deviennent tout à fait méchants.

CHRÉMYLE.

Cela est vrai, mais pourtant tous les hommes ne sont pas méchants.

PLUTUS.

Tous sans exception.

CARION.

Tu me payeras cela.