Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/496

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couronne sur sa tête, immole présentement aux dieux un cochon, un bouc et un bélier. Pour moi, j’en suis sorti, ne pouvant plus souffrir la fumée qui me crevait les yeux et qui m’étouffait.


CHRÉMYLE, UN HOMME DE BIEN, avec son esclave.


L’HOMME DE BIEN.

Holà ! esclave, suis-moi, afin que nous allions trouver le dieu.

CHRÉMYLE.

Hé, hé ! qui est donc celui-ci ?

L’HOMME DE BIEN.

C’est un homme qui était autrefois fort misérable et qui est aujourd’hui fort heureux.

CHRÉMYLE.

Tu es, à ce qu’il paraît, un homme de bien ?

L’HOMME DE BIEN.

Oui.

CHRÉMYLE.

Mais que désires-tu ?

L’HOMME DE BIEN.

Je viens rendre grâce à Plutus de tous les biens dont il m’a comblé. Après la mort de mon père, je me vis maître d’un assez grand bien, que j’employais à assister ceux de mes amis qui en avaient besoin, et je croyais que dans la vie on ne pouvait rien faire de mieux.

CHRÉMYLE.

Ton bien s’est donc promptement dissipé ?

L’HOMME DE BIEN.

Tu l’as dit.