Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/499

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celui qui vient ici a la mine de n’être pas un homme de bien et d’être mal dans ses affaires.

CHRÉMYLE.

Oh ! par ma foi, oui, et c’est fort justement qu’il est misérable.

LE SYCOPHANTE.

Où est, où est présentement ce beau dieu qui promettait si bien de nous faire tous riches, s’il pouvait avoir la vue aussi bonne qu’autrefois ? Cependant il en a rendu quelques-uns plus malheureux qu’ils n’étaient.

CHRÉMYLE.

Et encore, qui a-t-il donc rendu si malheureux ?

LE SYCOPHANTE.

Moi-même.

CHRÉMYLE.

Étais-tu donc un de ces scélérats et de ces enfonceurs de maisons ?

LE SYCOPHANTE.

Oui, par Jupiter, vous êtes tous les deux dépourvus de sens commun, et il est impossible que vous n’ayez mon bien.

CARION.

Ô grande Cérés ! Quel furieux sycophante s’est introduit ici ! Il paraît qu’il meurt de faim.

LE SYCOPHANTE.

Tu vas dans l’instant comparaître dans le forum : c’est là que, vivement fustigé sur la roue[1], tu seras contraint d’avouer tes crimes.

CARION.

Cependant, pleure tes disgrâces.

  1. Les cruautés de la question étaient une partie de la jurisprudence criminelle des Grecs.