Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/51

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tant de cruautés, ils se contentassent de vous rûlir simplement, pour vous servir ensuite sur la table. Mais ils n’ont garde de s’en tenir là. Il faut encore qu’ils vous apprêtent je ne sais quelle farce, où il entre du fromage, de l’huile, des échalotes, du vinaigre. Ils mêlent tout cela ensemble, puis ils ajoutent une sauce plus douce et plus grasse qu’ils vous répandent sur le corps toute chaude et toute bouillante, comme quand on embaume des cadavres.

LE CHŒUR.

Homme, tu viens de nous faire un bien triste récit. Ah ! que je déplore la lâcheté de nos pères, qui, ayant reçu de leurs aïeux tant d’honneurs, n’ont pas su nous les transmettre, mais les ont laissé perdre. Mais tu nous arrives pour nous sauver, conduit ici par un dieu bienveillant. Je suis heureux de te confier le sort de mes petits et le mien. Apprends-nous donc ce que nous devons faire. La vie nous serait désormais trop à charge, si nous ne parvenions à recouvrer la puissance suprême.

PISTHÉTÉRUS.

Premièrement je suis d’avis que tous les oiseaux habitent dans une ville, et qu’ils y bâtissent de bonnes murailles de brique, comme celles de Babylone, de sorte qu’elles enferment dans leur enceinte tout ce qu’il y a d’air h la ronde et tout l’espace que nous voyons.

LA HUPPE.

O Cébryon, ô Porphvrion [1], que cette ville sera forte et redoutable !

PISTHÉTÉRUS

Secondement, quand tout cela sera construit, on en-

  1. Noms d’oiseaux et aussi de deux Titans.