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j théâtre D'ARISTOPHANE.

PISTHÉTÉRUS.

Par la mort, qu'on me le saisisse. Ah î tu ne m'at- tends pas.

LE SACRIFICATEUR.

Sortons d'ici au plus tôt : entrons là-dedans et allons

sacrifier le bouc aux nouveaux dieux.

LE CHŒUR.

C'est à nous que désormais tous les mortels offriront leurs vœux et leurs sacrifices, à nous dont les regards pénètrent partout et qui sommes tout-puissants. Rien n'échappe à notre vue. Nous préservons les fruits dans leur fleur, en détruisant ces insectes innombrables qui sont nés de la terre et qui dévorent les germes à peine formés dans le calice. Nous tuons aussi ceux qui ravagent les parterres embaumés. Tous les reptiles, tous les ron- geurs périssent sous nos coups.'

Aujourd'hui on promulgue cet cdit : a A qui tuera Dia- goras de Mélos*, un talent; à qui tuera un des tyrans morts % un talent. » Nous voulons, nous aussi, faire noire proclamation : « A qui tuera Philocrate ^ le Stroulhicn, un talent, et quatre, s'il le livre vivant. Car c'est lui qui fait des brochettes de pinsons et les vend à sept, pour une obole. Il martyrise les grives, en les gonflant pour qu'elles paraissent plus grosses. Il passe des plumes dans

  • Sa tête avait été mise à prix, parce qu'il passait pour athée et

avait divulgué les mystères de Cérès. Il s'enfuit et périt dans un naufrage.

' Plaisanterie par laquelle Aristophane se moque de ses con- citoyens toujours disposés à prodiguer les accusations de tyrannie.

' C'était un oiseleur. Strouthien veut dire du pays des moineaux ou des autruches.

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