Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/353

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qui existent, les unes sont des Idées, et que les autres reçoivent ces Idées, auxquelles elles participent ; que l’être de chaque chose est dénommé d’après son Idée, et que les choses se produisent quand elles reçoivent cette Idée, et qu’elles périssent quand elles la perdent. Par conséquent, si tout ceci est vrai, Socrate pense que les Idées sont nécessairement la cause de la production et de la destruction des choses. D’autres, au contraire, ont cru voir cette cause dans la matière elle-même, parce que c’est d’elle que, selon eux, venait le mouvement.

§ 6.[1] Mais ni les uns ni les autres n’ont raison ; car si les Idées, en effet, sont causes, pourquoi ne produisent-elles pas toujours d’une manière continue ? Pourquoi tantôt produisent-elles et tantôt ne produisent-elles pas, quoique les Idées subsistent toujours, ainsi que les choses qui peuvent y participer ? De plus, il y a des choses pour lesquelles on voit clairement que c’est quelque autre chose que l’Idée qui en est cause. Ainsi, c’est le médecin qui fait la santé, c’est le savant qui fait la science, bien que la santé même et la science même existent, ainsi que

    peut signifier également, ou que les philosophes attaqués par Socrate ont gardé le silence ; ou qu’ils n’ont rien dit de considérable. — Les unes sont des Idées…. etc., ce résumé du Phédon est assez exact. — L’être de chaque chose, c’est la tournure même du texte. — Si tout ceci est vrai, il y a dans cette restriction une sorte de négation et de critique. — D’autres, Philopon ne dit pas quels sont ces autres philosophes ; mais il est probable qu’il s’agit de Démocrite et de son école. — Selon eux, j’ai ajouté ces mots.

  1. § 6. Ni les uns ni les autres, ni Platon ni les matérialistes. — Sont causes, le texte est aussi vague. — Que l’Idée, j’ai ajouté ces mots. — Qui fait la santé, il faudrait peut-être ajouter : « dans le corps », pour rendre toute la force de l’expression grecque. — La santé même, c’est-à-dire l’idée de la santé. — La science même, observation pareille. — Ainsi que les êtres qui peuvent y participer,