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personnes à imiter son genre de vie. Quand la persécution eut enfin cessé, et lorsque le bienheureux évêque Pierre eut quitté la terre, Antoine sortit de la ville et retourna dans son monastère où il continua ses exercices avec la plus grande ferveur. Il jeûnait continuellement ; son vêtement était de poil en dedans, de peau en dehors, et il le garda jusqu’à sa mort. Jamais il ne prenait de bains pour cause de malpropreté ni ne se lavait les pieds ou ne les mettait dans l’eau que par nécessité ; jamais on ne le vit se déshabiller et personne ne vit son corps nu, excepté après sa mort quand on l’ensevelit.


SAINT ANTOINE GUÉRIT UNE JEUNE FILLE POSSÉDÉE DU DÉMON.


Pendant qu’il était retiré dans la solitude où il avait résolu de passer quelque temps sans sortir et sans recevoir personne, un capitaine nommé Martinien vint au monastère importuner Antoine, car il avait une fille tourmentée par le démon. Martinien demeura longtemps frappant à la porte, le suppliant de venir et de prier le Seigneur pour sa fille. Antoine ne voulut pas lui ouvrir, mais regardant par la fenêtre de sa cellule, il lui dit : Ô homme, pourquoi m’importunez-vous par vos cris ? Je suis moi-même un homme comme vous ; si vous croyez au Christ que je sers, allez-vous-en, priez Dieu selon votre foi, et vous serez exaucé. Martinien crut, invoqua le Christ et s’en alla, ramenant sa fille délivrée du démon. Le Seigneur, qui a dit : Demandez et vous recevrez, a opéré beaucoup d’autres miracles par l’entremise d’Antoine, car, sans qu’il ouvrît sa porte, un grand nombre de malades se couchaient et dormaient en dehors du monastère, croyaient au Christ, l’invoquaient et obtenaient une complète guérison. Se voyant impor-