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génie et le talent, ces hommes, qui ont tant fait pour la révolution, n’étaient pas de l’Académie. »

C’est l’abbé Grégoire qui répondit à Lanjuinais, dont le discours, d’après les Archives parlementaires, avait été interrompu par de fréquentes marques d’improbation[1]. Il fut, ce jour-là, le défenseur des Académies.

« Le préopinant vient de soutenir une très mauvaise thèse, dit-il ; car s’il a parfaitement prouvé qu’on peut produire de bons ouvrages sans être d’une Académie, il n’a pas prouvé que les sociétés savantes fussent inutiles. À l’appui de son opinion, il a cité des exemples qui prouvent contre lui, car les auteurs des ouvrages dont il nous a fait l’énumération étaient eux-mêmes membres d’Académies ou de congrégations dans le sein desquelles ils avaient puisé beaucoup de lumières…

« … L’expérience la plus certaine parle en faveur de ces établissements qui font la gloire des nations. Les nations doivent donc une faveur signalée à ces sociétés… Déjà plusieurs, telles que l’Académie française, ont une origine qui met tous leurs membres sur la ligne de l’égalité. Je sais que beaucoup d’autres préparent des projets de règlements calqués sur les principes constitutionnels que vous avez décrétés. »

En conséquence, Grégoire proposait de voter provisoirement, pour l’année 1790, le fonds des dépenses nécessaires pour les diverses Académies et de déclarer que ces sociétés seraient tenues de présenter dans le délai de trois mois

  1. Lanjuinais est entré à l’Institut en 1808 dans la classe d’histoire et de littérature ancienne.