Page:Aucoc - L’Institut de France et les anciennes Académies.djvu/32

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quelques-unes qui portent encore l’empreinte du despotisme, ou dont l’organisation heurte l’égalité, avaient échappé à la réforme générale, ce sont les Académies. »

Et plus loin : « Un autre motif qui commande la suppression de ces sociétés, c’est que la plupart sont désorganisées par l’effet de cette révolution sublime qui a déplacé tant de rapports et froissé tant de préjugés, tant d’intérêts. Les patriotes y sont presque toujours en minorité ; et quelques-uns de ces hommes qui, par leurs écrits, avaient ouvert la route à la liberté, aujourd’hui la méconnaissent et blasphèment contre elle. Cette discordance d’opinions politiques est étrangère à l’objet qui rassemble des gens de lettres ; mais comme elle a sa source dans le cœur encore plus que dans l’esprit, quel bien peuvent opérer, par leur rassemblement, des hommes dont les uns sont gangrenés d’une incurable aristocratie, et les autres ont l’inflexible austérité du républicanisme ? La servitude et la liberté étant inalliables, leurs partisans respectifs le seront à jamais. Il en résulte que ces Académies sont une arène où Oromase et Arimane se battent ; et certes, il n’y a pas plus de distance entre les deux principes des Manichéens qu’entre un aristocrate et un patriote. »

Viennent ensuite les attaques contre l’origine des Académies et les Rois qui les ont instituées.

« Les tyrans eurent toujours la politique de s’assurer des trompettes de la renommée ; tel fut ce Périclès qui, après avoir ravagé l’Acarnanie pour complaire à sa maîtresse, corrompit par son exemple Athènes, subjuguée par son astuce, et fit mentir les historiens en sa faveur ;