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termes dans lesquels il insiste sur cette application du principe de l’universelle égalité, qui n’a pas été maintenue dans la réorganisation de l’an XI, sont calculés pour faire ressortir l’association de l’acteur et de l’auteur dans le succès des œuvres de théâtre. C’est par application de cette idée que Molé, Grandménil et Monvel ont siégé à côté de Méhul, de Gossec et de Grétry dans la section de musique et déclamation, et que, dans les séances publiques, ils lisaient les poésies de leurs confrères.

Un des caractères essentiels de l’organisation de l’Institut est encore l’égalité de droits accordée à tous les membres, et cependant ce principe n’a pas fait obstacle, dès le début, à la création de trois catégories différentes : les membres résidant à Paris, et les associés répandus dans les différentes parties de la République, qualifiés plus tard de correspondants, enfin les associés étrangers ; il n’a pas empêché d’attribuer exclusivement aux membres résidant à Paris le droit de suffrage pour les élections. On revenait par la force des choses à une partie du régime des anciennes Académies. Mais dans le règlement établi, sur la proposition de l’Institut, par la loi du 15 germinal an IV (4 avril 1795), on avait cru nécessaire, pour garantir cette égalité, de supprimer les secrétaires perpétuels. Lakanal, dans son rapport au conseil des Cinq-Cents sur ce règlement, justifiait la mesure dans des termes où se laisse voir une jalousie un peu exaltée.

« L’usage reçu dans les sociétés savantes, dit-il, a toujours été jusqu’ici de perpétuer ou de maintenir à long terme ces fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions. L’expé-