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1795), les quarante-huit premiers membres nommés par le Directoire, il leur dit : « Citoyens, c’est un moment bien doux pour moi que celui où je suis appelé par mes fonctions au milieu des savants, des littérateurs et des artistes. Ce n’est pas sans une émotion profonde que je rouvre ce sanctuaire du génie et que je vous y vois assemblés. » C’était dans l’édifice du Louvre, pour parler comme l’arrêté du Directoire, que cette installation avait lieu ; c’était dans les salles mêmes où siégeaient les anciennes Académies.

Et le ministre ne se prononce pas moins nettement sur le régime de la Terreur. « Nos législateurs ont voulu prouver aux détracteurs de la France qu’après six ans de révolutions, de guerres et de tourmentes politiques, après deux ans surtout qui ont été deux siècles de barbarie, c’est encore en France que se trouvent les noms les plus célèbres dans les sciences et dans les arts. »

Beaucoup de membres du nouvel Institut appartenaient aux assemblées politiques de 1795 ; plusieurs d’entre eux avaient contribué à le fonder, après avoir contribué à détruire les anciennes Académies, et, parmi eux, Grégoire et Lakanal, placés dans la section de morale de la deuxième classe. Mais beaucoup d’autres, presque tous ceux de la première classe, correspondant à l’Académie des sciences, et la plupart des membres de la troisième, celle de littérature et beaux-arts, rentraient dans leur maison. David appartenait à la fois aux deux catégories. Il lui était réservé de passer par d’autres transformations.

La Révolution crut nécessaire aussi d’allouer, aux