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créations les caractères de l’esprit du siècle et du génie national.

« Les sciences morales et politiques ont exercé de tout temps un grand attrait sur les esprits et une grande influence sur les peuples.

« Mais à aucune époque, chez aucune nation, elles ne sont parvenues au degré d’importance, de publicité, d’autorité que, de nos jours, elles ont atteint dans notre pays. Elles influent directement parmi nous sur le sort de la société, elles modifient rapidement et les lois et les mœurs. On peut dire que, depuis un demi-siècle, elles ont joué un rôle dans notre histoire.

« C’est qu’elles ont acquis pour la première fois ce qui leur avait toujours manqué, un caractère vraiment scientifique. On s’est efforcé de les appuyer sur des données certaines, de les rendre rigoureuses et positives : elles sont devenues ainsi plus applicables ; leur utilité plus manifeste a été plus réelle. La société tout entière a reconnu leur empire.

« Le gouvernement de 1796 se conformait donc à l’esprit de notre époque, lorsqu’il essayait de leur consacrer une institution spéciale, et de les constituer en un corps savant destiné à les cultiver en commun, à en propager hors de son sein l’étude et le développement…

« La Révolution de Juillet doit rendre aux sciences morales et politiques la place et les hommages qui leur sont dus… L’Institut royal de France rentrera ainsi dans la plénitude des droits qui lui furent attribués à l’époque de sa création. »