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robes roses pour les petites sœurs… Et des dentelles noires, et des dentelles blanches, et des pièces de ruban, et des taffetas pour doublures, et des satins pour jupon…

Elle sortit avec précaution le dernier tissu soigneusement plié dans du papier :

— Et voilà du crêpe de chine pour la robe de la mariée.

Et sans prendre le temps d’enlever son manteau, elle attira un mannequin et prit les étoffes à pleines mains pour les draper autour du buste. Elle dépliait les dentelles et les disposait, elle tournait les rubans en coque sur ses doigts et les piquait d’une épingle. Puis elle rejeta le tout sur la table et ce ne fut bientôt plus qu’un fouillis de toute couleur.

Mes quatre compagnes avaient cessé de coudre et regardaient avec intérêt. Leurs yeux allaient d’une couleur à l’autre et leurs mains s’avançaient pour toucher les dentelles et les tissus soyeux.

Tout à coup la pendule se mit à sonner.

Bouledogue se leva en disant d’un ton bourru :

— Il est midi.

C’était vrai, mais la matinée avait passé si vite que personne ne se doutait qu’il était l’heure d’aller déjeuner.

Les autres déposèrent leur ouvrage et se levèrent lentement comme à regret.


L’après midi fut pleine d’entrain. Duretour,