Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/30

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Un mal d’yeux que j’avais s’aggrava. La nuit, mes paupières se collaient l’une contre l’autre, de sorte que j’étais complètement aveugle, jusqu’à ce qu’on me les eût baignées. Ce fut elle qui fut chargée de me conduire à l’infirmerie. Tous les matins, elle venait me prendre au petit dortoir. Je l’entendais venir depuis la porte. Ce n’était pas long ; elle me saisissait la main, et m’entraînait du même pas qu’elle était venue, sans s’occuper si je me cognais aux lits.

Nous traversions les couloirs comme le vent, et descendions les deux étages comme une avalanche ; mes pieds rencontraient une marche de temps en temps ; je descendais comme on tombe dans le vide ; Augustine avait une main ferme qui me tenait solidement.