Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/87

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J’aurais bien voulu savoir si sœur Marie-Aimée avait été avertie. Je ne la vis que dans l’après-midi, à l’heure de la promenade. Elle n’avait pas l’air triste ; on aurait plutôt dit qu’elle était contente ; jamais elle ne m’avait paru aussi jolie. Tout son visage resplendissait.

Pendant la promenade, je remarquai qu’elle marchait comme si quelque chose l’eût soulevée. Je ne me rappelais pas l’avoir jamais vue marcher comme cela. Son voile s’envolait un peu aux épaules, et sa guimpe ne cachait pas complètement son cou.

Elle ne faisait aucune attention à nous ; elle ne regardait rien, et on eût dit qu’elle voyait quelque chose. Par instants, elle souriait, comme si quelqu’un lui eût parlé intérieurement.