Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fausse rivière. Le marais dont je parle suit les ondulations du Yasoo jusqu’au point où ce dernier se divise en se dirigeant vers le nord-est, pour former la rivière aux froides eaux, au-dessous de laquelle le Yasoo reçoit un autre courant qui s’incline vers le nord-ouest, et coupe la fausse rivière, à une courte distance du lieu où celle-ci reçoit elle-même les eaux du Mississipi.

Voilà, sans doute, un détail bien ennuyeux ; mais j’ai voulu donner positivement la situation de ce marais, dans le désir de le signaler à l’attention de tous les studieux amis de la nature ; et j’engage fortement ceux qui pourraient se diriger de ce côté, à visiter son intérieur où abondent des productions rares et curieuses, quadrupèdes, reptiles et mollusques, dont la plupart, j’en suis persuadé, n’ont jamais été décrits.

Un jour, pendant l’une de mes excursions sur le bord de la rivière aux froides eaux, le hasard guida mes pas vers la cabane d’un pionnier, dans lequel, comme chez la plupart de ces aventuriers de nos frontières, je trouvai un homme profondément versé dans tout ce qui concerne la chasse, et connaissant de longue main les habitudes de quelques-unes des plus grosses espèces d’oiseaux et de quadrupèdes.

Comme j’ai toujours eu pour principe que celui qui ne cherche qu’à s’instruire doit ne dédaigner personne, mais écouter quiconque a quelque chose à lui dire, si humble que soit sa condition, si bornés que soient ses moyens, j’entrai dans la cabane du pionnier, et j’engageai immédiatement la conversation avec lui, en le questionnant sur la situation du marais et ses produc-