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morues, maquereaux, plies, et parfois du hareng ; mais on ne pêche cette dernière sorte de poisson que dans les intervalles des autres travaux. Les vaisseaux de ce port et autres du Maine et du Massachusetts mettent à la voile aussitôt que la chaleur du printemps a débarrassé les mers de l’encombrement des glaces, c’est-à-dire, du commencement de mai à celui de juin.

Un vaisseau de cent tonneaux ou plus est pourvu d’un équipage de douze hommes, tous pêcheurs et matelots consommés. Pour chaque couple de ces hardis marins, on a disposé un bateau de Hampton, qui est amarré sur le pont, ou qu’on suspend aux étais[1]. Leurs provisions sont simples, mais de bonne qualité, et très rarement les gratifie-t-on de quelque ration de spiritueux : du bœuf, du porc, du biscuit avec de l’eau, voilà tout ce qu’ils prennent avec eux. Cependant on a soin de leur donner des vêtements chauds ; des jaquettes et des culottes imprégnées d’huile et à l’épreuve de l’eau, de grandes bottes, des chapeaux aux larges bords et à forme ronde, de fortes mitaines et quelques chemises composent la partie la plus solide de leur garde-robe. Le propriétaire ou capitaine les entretient de lignes, hameçons, filets, et leur fournit aussi les amorces les plus propres à attirer le poisson. La cale du vaisseau est remplie de barils de diverses dimensions, les uns contenant du sel, d’autres pour mettre l’huile qu’on retirera de la morue.

  1. Les étais sont de gros cordages dormants qui vont, de la tête des mâts, se fixer sur l’avant.