Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/315

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quelques pigeons. Quand il se pose et chante en sa présence, tout son corps s’agite avec passion. Dans la Louisiane, ils commencent l’un et l’autre à bâtir leur nid dès les premiers jours de mars ; dans les districts du centre, rarement avant le milieu de mai ; tandis que dans le Maine c’est à peine s’il est fini avant le mois de juin. Il est placé, sans beaucoup de soin, dans un buisson de ronces, un sumac ou la partie la plus fourrée de quelque arbrisseau ; jamais dans l’intérieur de la forêt ; mais le plus communément, sur ces coins de terre abandonnés et couverts d’épines qu’on rencontre partout le long des clôtures ou des vieux champs en friche. Quelquefois il est tout à plat par terre. Cette espèce est abondante dans les landes du Kentucky, lieux incultes au milieu desquels elle semble se plaire ; néanmoins, on l’y voit rarement nicher. Dans les États du sud, le nid se trouve souvent tout près de la maison du planteur, côte à côte avec celui de l’oiseau moqueur. À l’est, où le grand nombre des habitants rend l’oiseau plus craintif, il le cache avec plus de précaution ; mais dans tous les cas il est large, composé extérieurement de petites branches sèches, de ronces et autres matériaux semblables entrecroisés et matelassés de feuilles mortes et de grosses herbes, le tout doublé d’une épaisse couche de racines fibreuses, de crins et quelquefois de chiffons et de plumes. Il contient de quatre à six œufs, d’un blanc gris sale, piquetés de nombreuses taches de brun. Au sud, il y a d’ordinaire deux couvées par an, mais rarement plus d’une dans les États du centre et du nord.