Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/327

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mencement du printemps, et on les y voit en quête des insectes qui viennent d’être arrachés de leurs retraites par le tranchant de la charrue.

Le chant de l’oiseau bleu est un gazouillement doux et agréable qu’il répète souvent, tant que dure la saison des amours, l’accompagnant d’habitude d’un gracieux frémissement de ses ailes. Lorsque arrive l’époque des migrations, sa voix ne consiste plus qu’en quelques notes tendres et plaintives, qui indiquent peut-être la répugnance avec laquelle il contemple les approches de l’hiver. En novembre, la plupart des individus qui, pendant l’été, ont résidé dans les districts du nord et du centre, passent en volant haut dans les airs, et se dirigent vers le sud avec leurs familles, s’arrêtant de temps à autre pour chercher la nourriture et prendre quelque repos. Mais en hiver on en voit encore beaucoup, et ils ne quittent point les lieux où ils peuvent jouir, même en cette saison, de quelques beaux jours. C’est qu’ils ont toujours un vif attachement pour leurs anciennes demeures, et qu’avec la grande puissance de leur vol, il leur est facile de se transporter d’un canton à un autre, quand il leur plaît. Ils reviennent de bonne heure, dès février ou mars, et se montrent par troupes de huit à dix individus de l’un et de l’autre sexe. Alors, quand ils se posent, on entend les joyeuses chansons des mâles qui retentissent du haut des érables et des sassafras aux fleurs précoces.

En hiver, ils abondent dans tous les États du sud et spécialement dans les Florides, où j’en trouvais des centaines sur chaque plantation que je visitais. Ils de-