Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/363

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m’accompagna jusqu’à mon hôtel où il manifesta le désir de voir les quelques dessins que j’avais avec moi et que j’étalai devant lui, comme je fais d’habitude, sur le plancher. Après les avoir examinés, il partit pour se mettre en quête de souscripteurs. Depuis, je reçus trois visites de ce digne homme ; à chacune, il était accompagné d’un gentleman, dont deux souscrivirent, et pour lesquels il eut la bonté de me payer lui-même le prix de mon premier volume. D’autres qui, selon lui, se seraient montrés tout aussi favorablement disposés pour moi, étaient malheureusement absents de la ville. Quand le moment de mon départ fut arrivé, il voulut me conduire jusqu’au bac, où je lui dis adieu avec des sentiments de gratitude que j’étais alors tout à fait incapable de lui exprimer.

Je pris ma route à travers les bois, respirant avec délices l’odeur embaumée des jasmins jaunes qui bordaient le chemin en épais berceaux, et j’arrivai à Charleston où j’eus la joie de retrouver tous mes amis en bonne santé. La première poste m’apporta une lettre de change de Savannah et un nom de plus pour ma liste de souscripteurs ; la semaine n’était pas finie, que je recevais deux effets sur la banque succursale des États-Unis avec deux nouveaux noms.

Je quittai Charleston quelque temps après, retournai dans les Florides, et traversant toute l’Union, poussai jusqu’au Labrador. Revenu, en octobre 1833, à mon point de départ, j’écrivis à mon généreux ami de Savannah, lui annonçant mon intention de faire voile pour l’Europe. Poste pour poste, je reçus la réponse