Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/373

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famille, pour le nettoyer des débris de plumes qui les gênaient. Je leur attachai de petits cordons aux pattes, mais ils ne manquaient pas de s’en débarrasser avec leur bec ou l’assistance de leurs parents. J’en remis d’autres, jusqu’à ce qu’ils s’y fussent entièrement habitués ; et à la fin, quand arriva le moment où ils allaient quitter le nid, je fixai à la patte de chacun d’eux un léger fil d’argent, assez lâche pour ne pas les blesser, mais cependant arrangé de façon qu’aucun de leurs mouvements ne pût le défaire.

Seize jours s’étaient écoulés, lorsque la couvée prit l’essor. Les vieux oiseaux mettant le temps à profit, commencèrent aussitôt à préparer de nouveau le nid. Bientôt il reçut une deuxième ponte ; et au commencement d’août, une seconde couvée faisait son apparition.

Les jeunes se retiraient de préférence dans les bois, comme s’y sentant plus en sûreté que dans les champs. Mais avant leur départ, ils paraissaient convenablement forts, et n’oublièrent pas de faire de longues sorties en plein air, sur toute l’étendue de la crique et des campagnes environnantes. Le 8 octobre, il ne restait plus un seul pewee sur la plantation ; mes petits compagnons étaient tous partis pour leur grand voyage. Cependant, quelques semaines plus tard, j’en vis arriver du nord, et qui s’arrêtèrent un moment, comme pour se reposer ; puis, ils continuèrent aussi dans la direction du sud. À l’époque qui ramène ces oiseaux en Pensylvanie, j’eus la satisfaction de revoir ceux de l’année précédente, dans ma caverne et aux environs ; et là, toujours dans le même nid, deux nouvelles cou-