Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/407

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sistance, au milieu de leurs excursions lointaines ; et durant tout le cours d’une vie vagabonde et presque sauvage, c’est aussi la principale source de leurs divertissements et de leurs plaisirs.




LE PIC À BEC D’IVOIRE.


Dans le ton et la distribution des couleurs qui rendent le plumage de ce pic si remarquable, j’ai toujours trouvé quelque chose rappelant de très près la manière du grand Van-Dyck. L’ample étendue de son corps et de sa queue d’un noir lustré, les larges plaques de blanc qui tranchent si bien sur ses ailes, son cou et son bec, rehaussées par le riche carmin de la crête qui, chez le mâle, pend gracieusement derrière la tête ; enfin le jaune éclatant de ses yeux, n’ont jamais manqué de me remettre en mémoire quelqu’une des plus hardies et des plus nobles productions de cet inimitable artiste. Et cette idée s’est si fortement gravée dans mon esprit, à mesure que j’ai fait plus ample connaissance avec cet oiseau, que chaque fois que j’en voyais un s’envoler d’un arbre à l’autre, je ne pouvais m’empêcher de m’écrier : Ah ! voilà un Van-Dyck ! C’est étrange, puéril si vous voulez, mais c’est un fait ; et après tout, l’essentiel est que vous puissiez avoir sous les yeux la planche