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bien en cage qu’en pleine liberté. On les entend quelquefois durant tout l’hiver, particulièrement lorsque le soleil se montre après une ondée. Leur chair est extrêmement délicate et juteuse. On en tue un grand nombre avec le fusil à vent.




UNE CHASSE À L’ÉLAN.


Au printemps de l’année 1833, les élans étaient extrêmement abondants dans le voisinage des lacs Schoodiac[1] ; et comme la neige s’était trouvée trop profonde, dans les bois, pour qu’il leur eût été possible de s’échapper, beaucoup furent pris. Vers le 1er mars de la même année, nous résolûmes, à trois, de leur donner la chasse, et nous partîmes, munis de raquettes[2], de fusils, de hachettes et de provisions pour une quinzaine. Le premier jour, après avoir fait environ cinquante milles, dans un traîneau tiré par un seul cheval, nous nous arrêtâmes au lac le plus voisin, où l’abri nous fut offert dans la hutte d’un Indien de la tribu des Passamoquoddes[3], du nom de Lewis, et

  1. Schoodiac ou Schoodic, lacs de l’État du Maine, au nombre de trois, assez considérables, et réunis entre eux par de petits courants.
  2. Snow-shoes, littéralement, souliers de neige.
  3. Tribu de l’État du Maine et qui, à cette époque, pouvait encore compter environ 300 membres.