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XIII


LES ORNEMENTS


La décoration de nos églises est l’œuvre des siècles, œuvre lente, réfléchie, collaboration de plusieurs courants. L’homme semble avoir obéi, ici, à des influences mystérieuses, à des lois qu’il ne pouvait pas transgresser. Il a fait ces œuvres d’art, comme l’abeille fait son miel, avec une fatalité heureuse.

Une différence, pourtant. Sur le thème donné, l’homme varie, mais s’épuise. Les douces bêtes se répètent inlassablement. Quand l’homme arrive au terme d’une de ses voies, c’est la décadence, la nuit naturelle ; elle était aussi nécessaire que le jour lui-même. L’humanité périrait si elle employait toujours son génie dans le même sens, si elle ignorait le repos du changement, si elle ne subissait des alternatives de mort et de renaissance ; témoin la science à notre époque. Toutefois : il est sûr que l’homme parvient au repos par l’épuisement, et nous sommes, dans son histoire, parvenus à une telle phase. — Que la renaissance tarde !


Que d’études pour retrouver dans sa pureté la pensée ancienne ! C’est une fouille, non pas dans la terre, mais dans le ciel, dans ce qui, pourtant offert aux yeux de tous, reste, en pleine lumière, plus profondément enseveli