Page:Austen - Emma.djvu/207

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— C’est bien M. Knightley ! Je vais essayer de lui parler pour le remercier. Je n’ouvrirai pas cette fenêtre car vous auriez tous froid, mais je puis aller dans la chambre de ma mère. Je vais lui dire que nous avons des visiteurs. C’est délicieux de vous avoir tous ensemble. Quel honneur pour notre petit salon.

Elle se dirigea immédiatement vers la pièce voisine, et attira l’attention de M. Knightley. La porte étant restée ouverte, chaque syllabe de leur conversation était entendue distinctement par tous les assistants.

— Comment allez-vous ? commença Mlle Bates. Je vous remercie mille fois pour la voiture. Nous sommes rentrées juste à temps ; ma mère nous attendait. Je vous en prie, entrez ; vous trouverez quelques amis :

M. Knightley dit d’une voix autoritaire :

— Comment va votre nièce, mademoiselle Bates ? J’espère qu’elle n’a pas pris froid hier soir ?

Mlle Bates fut forcée de donner une réponse directe avant de pouvoir se lancer dans une nouvelle dissertation. Les auditeurs s’amusaient ; Mme Weston regarda Emma d’un air entendu, mais celle-ci secoua la tête avec scepticisme.

— Je vous suis si obligée pour la voiture, reprit Mlle Bates.

Il l’interrompit en disant :

— Je vais à Kinston. Puis-je faire quelque chose pour vous ?

— Oh ! vraiment à Kinston ? Mme Cole disait l’autre jour qu’elle avait une commission pour Kinston.

— Mme Cole a des domestiques à sa disposition, mais je serai content de vous être utile.