Page:Austen - Emma.djvu/208

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— Je vous remercie, nous n’avons besoin de rien, mais entrez donc. Devinez qui est ici ? Mlle Woodhouse et Mlle Smith, venues pour juger le nouveau piano ; mettez votre cheval à la Couronne et venez nous rejoindre.

— Eh bien, dit-il, peut-être… pour quelques instants.

— Et il y a aussi Mme Weston et M. Frank Churchill ! C’est délicieux : tant d’amis !

— Réflexion faite, ce sera pour une autre fois ; je ne pourrais rester que deux minutes. Je suis en retard.

— Je vous en prie, ils seront si heureux de vous voir.

— Non ; votre salon est déjà plein de monde ; Je reviendrai un autre jour.

— Comme il vous plaira ! Quelle charmante soirée nous avons passée hier soir ! Avez-vous admiré la façon de danser de Mlle Woodhouse et de M. Frank Churchill ? Je n’ai jamais rien vu de pareil.

— Tout à fait délicieux en effet ; il me serait, du reste, difficile de ne pas en convenir, car je suppose que Mlle Woodhouse et M. Frank Churchill sont à portée de la voix ! Mais il n’y a pas d’inconvénient à parler aussi des autres. À mon avis, Mlle Fairfax danse avec une extrême élégance et je considère Mme Weston comme la plus parfaite exécutante de musique de danse qui soit en Angleterre ! Maintenant, si vos amis ont la moindre gratitude, ils feront quelques remarques obligeantes sur notre compte ; je regrette de ne pouvoir rester pour les entendre.

— Oh ! M. Knightley, encore un moment ! J’ai quelque chose d’important à vous dire :