Page:Austen - Emma.djvu/210

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pas fait, une fois les délices du mouvement rapide entrevues, il faut être d’une essence bien grossière pour ne pas désirer continuer.

Frank Churchill avait dansé un soir à Highbury et brûlait de recommencer. Il avait réussi à gagner son père et sa belle-mère à ses idées et un plan de soirée dansante fut élaboré, puis soumis à l’approbation de M. et de Mlle Woodhouse au cours d’une visite à Randalls. Emma voyait les difficultés matérielles du projet, mais en principe elle y était tout acquise et ne ménagea pas son concours à Frank Churchill : ils mesurèrent d’abord la chambre où ils se trouvaient et persistèrent ensuite à vouloir prendre les dimensions du salon contigu, malgré les assurances de M. Weston sur l’équivalence des deux pièces. Puis commença l’énumération des invités :

— Vous, Mlle Smith, Mlle Fairfax, les deux demoiselles Cox, cinq, récapitula plusieurs fois Frank Churchill. Du côté masculin, il y aura les deux Gilbert, le jeune Cox, mon père et moi, outre M. Knightley. Ce sera suffisant pour l’agrément et il y aura largement de la place pour cinq couples.

— En y réfléchissant, reprit M. Weston, il ne me semble guère possible de lancer des invitations pour cinq couples. Une sauterie aussi restreinte ne peut être qu’improvisée.

On découvrit alors que Mlle Gilberte était attendue chez son frère et l’existence d’un autre jeune Cox ; M. Weston nomma une famille de cousins qui devaient être inclus dans l’invitation. Finalement on arriva à dix couples au moins et il fallut songer au moyen de les faire tenir dans l’espace disponible.

(À suivre.)