Page:Austen - Emma.djvu/213

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tisfaction

sur les lèvres : il venait en effet proposer une amélioration.

— Eh bien ! Mademoiselle Woodhouse, commença-t-il aussitôt, j’espère que votre goût pour la danse n’a pas été complètement mis en fuite par l’horreur de l’exiguïté des salons de mon père. J’apporte de nouvelles propositions : c’est une idée de mon père, et nous n’attendons que votre approbation pour la réaliser. Me ferez-vous l’honneur de m’accorder les deux premières danses de ce bal qu’il est maintenant question de donner, non pas à Randalls, mais à l’hôtel de la Couronne ?

— À la Couronne !

— Oui, si vous et M. Woodhouse n’y voyez pas d’objection. Mon père espère que ses amis voudront bien être ses hôtes dans ce local. Il peut leur garantir des conditions plus favorables et un accueil non moins cordial. Mme Weston accepte cet arrangement à condition que vous soyez satisfaite. Vous aviez parfaitement raison ! Dix couples, dans l’un ou l’autre des salons de Randalls, c’eût été insupportable, impossible ! Je m’en rendais compte de mon côté, mais je désirais trop arriver à un résultat pour vouloir céder. Ne voyez-vous pas comme moi les avantages de cette nouvelle combinaison ?

— Pour ma part, je serais très heureuse… Papa, est-ce que vous n’approuvez pas aussi ?

Après avoir demandé et reçu des explications supplémentaires, M. Woodhouse donna son avis :

— En vérité, un salon dans un hôtel est toujours humide ; on n’aère jamais suffisamment, et la pièce ne peut être habitable. Si vous devez danser, il vaudrait mieux que ce fût à Randalls. Je n’ai jamais mis le pied dans cet hôtel. Tout le monde s’enrhumera.

— J’allais vous faire observer, Monsieur, dit Frank Churchill, qu’un des avantages de ce