Page:Austen - Les Cinq filles de Mrs Bennet.djvu/266

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— Il voulait, je crois, aller à Epsom, — car c’est là que Wickham et Lydia ont changé de chevaux pour la dernière fois, — et voir s’il pouvait obtenir des postillons quelques renseignements. Son but principal était de découvrir la voiture de louage qu’ils avaient prise à Clapham. Cette voiture avait amené de Londres un voyageur : s’il pouvait connaître la maison où le fiacre avait déposé son voyageur, il aurait à faire là aussi une enquête qui pouvait, pensait-il, lui faire découvrir le numéro et la station du fiacre. J’ignore ses autres projets. Il avait si grande hâte de partir et il était tellement troublé que j’ai déjà eu beaucoup de mal à lui arracher ces quelques renseignements.




XLVIII


Le lendemain matin, on s’attendait à Longbourn à recevoir une lettre de Mr. Bennet, mais le courrier passa sans rien apporter de lui. Mr. Bennet était connu pour être en temps ordinaire un correspondant plein de négligence. Tout de même, en des circonstances pareilles, les siens attendaient de lui un effort. Ils furent obligés de conclure qu’il n’avait à leur envoyer aucune nouvelle rassurante. Mais de cela même ils auraient aimé être certains. Mr. Gardiner se mit en route pour Londres aussitôt après le passage de la poste.

Par lui, du moins, on serait assuré d’être tenu au courant. Il devait insister auprès de Mr. Bennet pour qu’il revînt chez lui le plus tôt possible ; il l’avait promis en partant, au grand soulagement de sa sœur qui voyait dans ce retour la seule chance pour son mari de n’être pas tué en duel. Mrs. Gardiner s’était décidée à rester quelques jours de plus en Hertfordshire avec ses enfants, dans la pensée qu’elle pourrait être utile à ses nièces. Elle les aidait à s’occuper de leur mère