Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/204

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reconnoissance pour vous, puisque je n’ai jamais désiré votre estime, et que certainement vous ne me l’avez pas accordée volontiers. Je suis toujours fâchée de faire de la peine à qui que ce soit ; j’espère que celle que je vous fais dans ce moment sera de courte durée, et que les considérations que vous prétendez vous avoir empêché si long-temps d’avouer votre amour, n’auront pas beaucoup de peine à le vaincre après cette explication.

Appuyé contre la cheminée, les yeux fixés sur Elisabeth, Mr. Darcy sembloit entendre ces paroles avec autant de surprise que de ressentiment, il pâlit et son trouble se peignit dans tous ses traits : s’efforçant de paroître calme, il ne prit la parole que lorsqu’il crut pouvoir être maître de lui. Son silence remplissoit Elisabeth de terreur ; enfin, d’un ton de voix contraint, il dit :