Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/11

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Elle étoit alternativement agitée par la crainte, l’étonnement et l’horreur ; elle auroit voulu pouvoir anéantir toutes ces circonstances, en s’écriant à chaque ligne : C’est faux ! cela ne peut pas être ! Et lorsqu’elle eut fini toute la lettre, elle se hâta de la fermer, en se promettant de ne point y ajouter foi, et de ne jamais la relire.

Elle étoit dans un trouble indéfinissable, et ses pensées ne pouvoient s’arrêter sur rien. Une demi-minute après, la lettre fut de nouveau déployée ; rappelant toute son attention, elle recommença la mortifiante lecture de tout ce qui avoit rapport à Wikam, et prit assez d’empire sur elle pour réfléchir sérieusement sur la conséquence de chaque phrase. Tout ce qui concernoit ses liaisons avec la famille de Pemberley, étoit exactement semblable à ce qu’il avoit dit lui-même ; et les bontés qu’avoit eu pour