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ORGUEIL

dames, que je me ferais un vrai plaisir de consacrer mes talens à vous divertir ; la musique, selon moi, est une récréation fort innocente, et parfaitement compatible avec l’état ecclésiastique ; mon intention n’est cependant pas de dire qu’il nous soit permis de donner tout notre temps à la musique, car nous avons beaucoup d’autres occupations au moins aussi utiles. Le ministre d’une paroisse a plus d’une chose à faire ; d’abord il doit régler les dîmes d’une manière avantageuse pour lui, et qui ne puisse porter préjudice à son patron : il doit écrire ses propres sermons, et le temps qui lui reste lui suffit à peine pour remplir ses devoirs d’église, et veiller aux embellissemens de sa maison, qu’il serait inexcusable de ne pas rendre aussi agréable que possible. Il est aussi fort important pour lui de conserver avec tout le monde des manières aimables et conciliantes, mais surtout avec ceux de qui il tient son bénéfice ; c’est, selon moi, le premier de ses devoirs, et je ne saurais estimer un