Page:Austen - Orgueil et Prevention 1.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
ORGUEIL

ciété, ils ne peuvent converser que peu de temps l’un avec l’autre : Hélen devrait donc profiter des momens où elle le voit ; quand elle sera sûre de ses sentimens, alors elle pourra l’aimer tout à son aise.

» — Votre plan est fort bon, dit Élisabeth, lorsqu’il ne s’agit que du désir d’être bien mariée, et je l’adopterais, je crois, si j’étais déterminée à avoir un mari quelconque ; mais ce ne sont pas là les sentimens d’Hélen : elle n’agit par aucun dessein prémédité, je suis même très-persuadée qu’elle ne croit pas, jusqu’à présent, être attachée à M. Bingley. Elle ne le connaît que depuis quinze jours, ils ont dansé ensemble quatre contredanses à Meryton, et elle a dîné cinq fois avec lui ; cela n’est vraiment pas suffisant pour connaître le caractère d’un homme.

» — Non, si elle n’eût fait que dîner avec lui, elle n’aurait pu que s’assurer quel était son appétit, mais il faut vous rappeler qu’ils ont passé cinq soirées