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Orgueil

et quoique les motifs qui m’ont guidé vous puissent naturellement paraître insuffisans, je n’ai point encore appris à les condamner.

« Quant à cette autre et bien plus grave accusation, au sujet de ma conduite avec M. Wickham, je ne la puis réfuter qu’en vous donnant un détail exact de ses liaisons avec notre famille ; ce dont il m’a particulièrement accusé, c’est ce que j’ignore, mais je puis offrir plus d’une preuve à l’appui du récit que je vous vais faire. M. Wickham est le fils d’un homme respectable, qui, pendant de longues années, a régi la terre de Pemberley ; la probité, l’exactitude avec laquelle il s’acquittait de cette gestion, engagèrent naturellement mon père à lui être utile : sa générosité s’est manifestée à l’égard de Georges Wickham, dont il était le parrain ; il le plaça d’abord dans une pension dans Derbyshire, puis au collège de Cambridge ; service d’autant plus important, que son père, toujours gêné par la prodigalité de sa femme, n’aurait pu sub-