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ET PRÉVENTION

encore le rappeler à mon souvenir. Il me faut maintenant vous faire part d’une chose que je voudrais moi-même pouvoir oublier, et que rien moins qu’une aussi grave circonstance n’aurait pu m’engager à révéler à qui que ce fût au monde. J’en ai trop dit pour n’être pas assuré de votre discrétion. Ma sœur qui est plus jeune que moi de dix ans, a été laissée aux soins du neveu de ma mère, le colonel Fitz-William et aux miens. Il y a à peu près un an qu’elle quitta sa pension ; une maison fut prise à Londres pour elle, et l’été dernier elle alla à Ramsgate avec la dame qui présidait à son éducation ; là aussi se rendit M. Wickham, sans doute à dessein, car j’ai su depuis qu’il connaissait beaucoup Mme  Young, sur le compte de laquelle nous avions été malheureusement trompés : à l’aide et par l’adresse de cette dame, il sut si bien se faire valoir auprès de ma sœur, dont le cœur bon et généreux conservait encore un tendre sou-