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Orgueil

mais les choses étant tout autres, il ne faut point vous laisser séduire par une légère fantaisie ; votre père, je suis sûre, se reposerait sur votre prudence, il ne faut donc pas le désappointer.

» — Ma chère tante, voilà vraiment un discours bien sérieux.

» — Oui, et j’espère vous engager à l’être aussi.

» — Eh bien ! soit : n’ayez pour nous nulle crainte, je saurai prendre soin et de moi et de M. Wickham. Nous ne nous aimerons pas, si je puis l’éviter.

» — Élisabeth, vous ne parlez pas sérieusement.

» — Si vraiment, chère tante, mais écoutez-moi : jusqu’à présent, je n’ai point d’inclination pour M. Wickham, je vous le puis assurer : mais il est, sans contredit, l’homme le plus aimable que j’aie jamais vu, et s’il me devenait sincèrement attaché, je… mais non, il vaut mieux que cela n’en vienne pas là, j’en sens tout le danger. Hé ! ce vilain M. Darcy ! la bonne opinion que mon père a de moi