Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
60
Orgueil

ment que faisait sa femme fut par lui exactement répétée.

Élisabeth s’était attendue à le voir dans toute sa gloire ; et elle ne put s’empêcher de penser qu’en montrant la jolie proportion de l’appartement, sa hauteur, son ameublement, il s’adressait particulièrement à elle, comme s’il eût voulu lui faire sentir ce qu’elle avait perdu en le refusant. Mais, bien que tout parût joli et commode, elle ne put le satisfaire par le moindre regret ; elle regardait, au contraire, Charlotte avec surprise, ne concevant pas qu’on pût, avec un tel mari, avoir encore un air content… Lorsque M. Colins disait quelque chose dont sa femme aurait pu rougir (et cela n’était pas fort rare), les yeux d’Élisabeth se tournaient involontairement vers Charlotte : une ou deux fois elle vit ses joues se colorer quelque peu, mais le plus souvent, Charlotte, en femme sage, n’entendait rien.

Après être demeuré dans cette pièce assez long-temps pour en admirer tous