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Orgueil

mestiques de Charlotte, avec une extrême familiarité, lui donna beaucoup d’avis sur la manière de les conduire, lui dit comment tout se devait régler, dans un aussi petit ménage que le sien, et l’instruisit minutieusement des soins qu’exigeaient ses vaches et sa basse-cour. Élisabeth vit que les plus minces sujets n’étaient point au-dessous de l’attention de cette grande dame, lorsqu’ils lui offraient l’occasion de diriger quelqu’un. Parfois elle interrompait son entretien avec Mme  Colins, pour adresser diverses questions à Élisabeth et à Maria ; mais surtout à la première, dont elle connaissait moins la famille, et qui, observait-elle à Mme  Colins, était une assez jolie personne. Elle lui demanda plusieurs fois combien elle avait de sœurs, si elles étaient plus jeunes ou plus âgées qu’elle, s’il était probable qu’aucune d’elles fût bientôt mariée, si elles étaient jolies, combien de chevaux son père avait, et quel était le nom de fille de sa mère. Élisabeth sentit l’inconvenance de ces questions ;