Page:Austen - Persuasion.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quand vous écrirez à Bath, dit Marie. Il faut que mon père le sache : n’y manquez pas. »

Marie n’écrivait jamais à Bath, la fatigue d’une froide et ennuyeuse correspondance reposait sur sa sœur.

Bientôt M. et Mme Harville et Benwick vinrent chercher la compagnie pour faire une dernière promenade autour de Lyme. On partit, et Benwick se rapprocha d’Anna. On parla encore de Walter Scott et de lord Byron, sans pouvoir être du même avis, quand le hasard amena Harville auprès d’Anna.

« Miss Elliot, lui dit-il tout bas, vous avez fait une bonne action, en faisant causer ce pauvre garçon. Il faudrait qu’il eût plus souvent votre compagnie ; c’est mauvais pour lui d’être confiné ici. Mais, que voulez-vous, nous n’y pouvons rien. Nous ne pouvons pas nous séparer.

— Non, dit Anna, mais le temps est un grand consolateur, et votre ami est en deuil depuis bien peu de temps. C’est depuis l’été dernier, je crois ?

— Oui, en juin, dit-il avec un profond soupir.

— Et il ne l’a pas su tout de suite ?

— Seulement les premiers jours d’août, en revenant du Cap. Je n’étais pas là pour le préparer : qui pouvait le faire, si ce n’est ce bon capitaine Wen-